Para não esquecer...

NOVAS FAMÍLIAS, NOVOS ESPAÇOS DOMÉSTICOS

Do Le Monde de hoje:

Un nouvel espace domestique pour la famille moderne

Vivre en famille, oui. Mais avec la possibilité de s’isoler. Même s’il n’est pas toujours formulé explicitement, tel est le sentiment dominant qui semble aujourd’hui monter dans les foyers français. Autrement dit, réunir enfants et parents sous le même toit reste une priorité mais à condition que la cohabitation soit vivable, que l’autonomie de chacun soit respectée.

Partant de ce constat, le sociologue François de Singly – spécialiste des évolutions de la famille et du couple – avance une thèse résolument originale. Selon lui, il manque une pièce dans la maison moderne. Réponse à l’aspiration à l’indépendance qu’éprouvent désormais les différents membres de la famille, cet espace devrait être, estime-t-il, modulable et lumineux. Il s’agit de permettre à chacun de se réunir, de recevoir ou de s’isoler. D’être, selon la formule qu’il affectionne, « mieux libres ensemble ».

L’habitat, rappelle François de Singly – qui a réalisé cette étude avec le Lab’, la cellule d’observation et d’analyse des comportements et tendances dans la maison, créée en 2005 par la société Velux –, a toujours évolué en fonction des modes d’organisation de la famille. Ainsi, les chambres d’enfant ont, dans les familles bourgeoises, d’abord été placées près de l’espace ou étaient logés les domestiques. Puis, à la fin du XIXe siècle, elles se sont rapprochées de la chambre des parents, qui, en quête d’intimité, ont décidé d’éloigner leur personnel à l’extérieur de la maison. « D’où l’invention des chambres de bonne », souligne le sociologue. Ce n’est que dans les années 1960, parallèlement à la reconnaissance de son identité, que l’enfant a vraiment pu disposer d’un espace véritablement autonome.

Ce modèle subsiste, mais il soulève tout de même un paradoxe. Certes, les enfants disposent d’une chambre qui délimite leur espace personnel d’autonomie – plus ou moins négociée –, mais les parents, qui font chambre commune, en sont privés. Une telle configuration a fini par créer des insatisfactions, des frustrations et des tensions.

La famille, confirme François de Singly, est en mutation. Si le mariage demeure, il est devenu – y compris avec l’accès facilité au divorce – « libre ». Cette souplesse peut se manifester à travers une succession de vies conjugales, notamment avec des phases de vie monoparentale et de famille recomposée. « La famille est plus flexible, plus mobile, plus souple, souligne le sociologue. Elle est un lieu de réalisation des contraires, de la liberté et de la sécurité, de la vie seule et de la vie avec. »

Au quotidien, ce phénomène se traduit par l’alternance entre les moments où chacun souhaite s’isoler – qu’il s’agisse de pratiquer des loisirs, de se détendre ou de travailler – et ceux où la famille se réunit. Ces moments de convergence, qui se font par affinités, ne concernent pas forcément toute la tribu. Ils réunissent parfois seulement deux ou trois membres de la famille : la mère et la fille autour d’une série télévisée, le père et le fils devant un match de football, par exemple.

Les changements sont aussi observables lors des réunions de famille, qui ne se déroulent plus seulement autour d’une table avec une nappe et des règles strictes, mais aussi dans la cuisine, avec une parole qui circule. Il arrive aussi que la famille s’installe dans le canapé. « Les uns et les autres ne passent pas leur temps à se regarder mais à regarder dans la même direction », commente François de Singly.

C’est là que s’impose l’idée de la « pièce en plus » dans cette nouvelle maison recomposée qui pourrait, entre autres, être aménagée dans les combles des résidences individuelles. Une pièce à usage multiple, destinée à servir tour à tour d’espace, le week-end, pour les enfants d’unions précédentes, pour la pratique des « loisirs créatifs », de seconde salle de séjour pour que la famille puisse se réunir en groupes séparés. Elle peut aussi, ponctuellement, devenir le lieu où enfants et parents reçoivent copains et amis pendant que le séjour restera réservé à la vie « privée ». Autant de raisons, insiste le sociologue, de ne pas nommer ce nouvel espace, ce qui risquerait de figer sa fonction. Reste à convaincre donneurs d’ordre et architectes de concevoir différemment les logements de demain.

Ces travaux rejoignent d’autres réflexions qui se sont nouées autour d’une nouvelle répartition de l’espace habitable. Des spécialistes de l’aménagement domestique plaident pour la création d’une « salle d’eau » de nouvelle génération, sur le modèle des buanderies collectives à l’américaine. Celle-ci permettrait d’accueillir les équipements ménagers, toujours plus nombreux et volumineux, qui nécessitent une alimentation en eau.

Autre proposition, ouvertement iconoclaste : celle de la pièce-garage dans laquelle viendrait s’installer la voiture familiale, hissée dans l’appartement grâce à un système d’ascenseur. Et comme les voitures d’après-demain seront sans doute motorisées par une pile à combustible produisant de l’électricité, cette présence pourrait représenter une source d’énergie supplémentaire pour la maison…
escrito por Véronique Cauhapé

5 comentário(s). Ler/reagir:

martim de gouveia e sousa disse...

logo se vê seres um operário em construção. abraço.

Anónimo disse...

Interessante, faltando apenas a autora referir que isto só (pode) acontece(r) com o pessoal da classe média e alta. Os outros amontoam-se entre poucas paredes e muitas tensões...

Amenophis disse...

Quando é que os sociólogos aceitam que as conclusões obtidas na amostra A nas condições X, não são válidas para a amostra B, seja, nas mesmas condições X ou nas Y?

Anónimo disse...

Bien sur!

Anónimo disse...

Boa pergunta, Amenophis! A resposta é: Nunca! Porque se romperia o tacho em que são especialistas e deixariam de ganhar o monte de dinheiro que precisam para construir a tal casa.
Os outros? Serão as cobaias necessárias para justificar as investigações e o tacho.