Para não esquecer...

As presidenciais no Le Monde

A edição de amanhã, 22 de Janeiro, do Le Monde publica o seguinte texto acerca das presidenciais em Portugal:


PORTUGAL ÉLECTION DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Le candidat de droite, M. Cavaco Silva, part favori pour le premier tour du scrutin présidentiel
LISBONNE
ENVOYÉE SPÉCIALE

Ce devait être une simple promenade électorale, presque une marche triomphale, pour l’ancien premier ministre de centre droit, Anibal Cavaco Silva, 66 ans, pourtant, le premier tour du scrutin présidentiel portugais, dimanche 22 janvier, pourrait ne pas être tout à fait joué d’avance.

En quelques jours, même s’il reste largement en tête, l’unique candidat de droite, appuyé par le Parti social-démocrate, a perdu presque 10 points, dans les intentions de vote pour se stabiliser à 52-53 %. Il devance ainsi les cinq candidats de la gauche : l’ancien président Mario Soares pour le Parti socialiste (15 %) ; le viceprésident du Parlement, le socialiste Manuel Alegre, qui se présente en indépendant (19 %), le secrétaire général du Parti communiste, Jeronimo de Sousa (7 %), Francisco Louça, du Bloc de gauche (7 %), et Antonio Garcia Pereira du Parti communiste des travailleurs (moins de 1 %). Mais l’inconnue pourrait venir du grand nombre d’indécis, estimé à 20 % à la veille du scrutin.

Une donnée qui a obligé, M. Cavaco Silva, jusque-là plutôt triomphaliste, a modéré son discours, admettant « qu’il pourrait y avoir un second tour » s’il ne dépassait pas la barre des 50 %. Décidé à devenir le premier président de droite démocratiquement élu du pays, celui qui fut aussi ministre des finances et professeur d’économie, continue à rappeler aux Portugais, en pleine récession, l’âge d’or de la croissance et de l’arrivée des fonds européens, lorsqu’il était premier ministre entre 1985 et 1995, capitalisant sur la confiance que lui vaut son aura de « technocrate » et sa réputationd’hommeaustère et honnête.

« Son meilleur allié, c’est la crise économique, commente l’analyste financier Sergio Figuereido, qui a redonné de l’intérêt à cette élection. Un président peut dissoudre le Parlement mais ses fonctions sont honorifiques. Or, en promettant de “rendre le Portugal plus grand”, Cavaco veut jouer un rôle actif et beaucoup sont séduits à l’idée d’une cohabitation avec le gouvernement socialiste qui devrait impulser les réformes drastiques nécessaires. »

Manuel Alegre, la surprise

Conservateur mais jouant sur ses origines modestes,le candidat de droite, pour tenter de « ratisser » large, se présente aussi comme un « social-démocrate ouvert au dialogue social ». Argument auquel seraient sensibles certains électeurs de gauche déboussolés par la « querelle de famille » qui oppose Mario Soares, candidat inattendu à 81 ans, et l’historien et poète Manuel Alegre, 69 ans, qui incarnent « la conscience historique » du Parti socialiste.

Sans avoir rien perdu de sa combativité ni de sa bonhomie, Mario Soares joue de son image de« père de la nation » pour se poser en « garant de la stabilité ». Pourquoi ce « retour » ? Entre trois accolades aux vieux amis et deux airs de Fado du temps de la révolution, il nous avait répondu au cours d’un meeting :« Quandil s’agit de se battre pour le Portugal, je réponds toujours présent : l’urgence de la crise traversée par le pays, l’Europe et le monde m’y ont contraint… » Insinuant que son vieil adversaire M. Cavaco Silva pourrait, une fois élu, « dissoudre l’Assemblée au premier prétexte, pour annuler la victoire à majorité absolue des socialistes l’année dernière », il agitait les vieilles réticences contre une droite qui, dit-il, « a tout détruit avec son ultralibéralisme ».

En dépit du soutien du premier ministre, José Socrates, Mario Soares, qui n’a pas décollé dans
les sondages, pourrait à moins d’un sursaut, dimanche, jouer le dernier acte de sa longue carrière. D’autant que celui que l’on considérait comme un outsider, Manuel Alegre, a créé la surprise. Sans l’appui du parti, un handicap qu’il a su renverser à son profit, l’historien-poète menant une campagne de « proximité » très populaire a drainé les voix des mécontents à gauche comme au centre, en proposant, au nom du « pouvoir des citoyens », de travailler à une « démocratie participative ». « Une expérience unique », confiait cet homme chaleureux et humaniste, qui veut rectifier « les carences et les abus de la partitocratie » et remettre à plat « les règles du jeu faussées », y compris en Europe, où il défend « notre modèle social mis à mal».

Ce trouble-fête, en cas de second tour, aurait une petite chance de l’emporter en rassemblant tous les votes de gauche. « Dans la nuit la plus triste, même en temps de soumission, il y a toujours quelqu’un qui résiste, quelqu’un qui dit non », dit l’un de ses poèmes les plus connus.

Marie-Claude Decamps

escrito por ai.valhamedeus

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