Para não esquecer...

FERNANDO GIL (1937-2006)

Le philosophe Fernando Gil est mort, dimanche 19 mars, à Paris, des suites d’un cancer. D’origine portugaise, il était né en 1937 au Mozambique et avait accompli une grande partie de sa carrière au Portugal, où il était une personnalité de premier plan, avant de s’installer en France.

Devenu en 1989 directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales EHESS), il venait de prendre sa retraite. Il n’avait jamais cessé de poursuivre une double activité, gardant un pied à Paris et l’autre à Lisbonne, où il animait un centre de recherche interdisciplinaire.

Auteur de nombreux ouvrages publiés en portugais comme en français, ce spécialiste de la logique et des questions cognitives a contribué à renouveler plusieurs aspects de la philosophie de la connaissance. Il s’est intéressé en particulier à des domaines comme celui de La Logique du nom (L’Herne, 1972) des Preuves (Aubier, 1992), de l’évidence (Traité de l’évidence, Millon, 1993), ou encore de La Conviction (Flammarion, 2000), ainsi qu’à l’intelligence artificielle.

Coordonnateur de multiples projets institutionnels ou éditoriaux, Fernando Gil était notamment le fondateur et directeur de la revue de philosophie Analise et assurait des enseignements sur plusieurs continents, notamment au Brésil. Il avait également joué un rôle majeur dans la politique culturelle du Portugal.

Actif dès avant la « révolution des oeillets » en 1974, il avait été un proche conseiller du président Mario Soares au cours de ses deux mandats (1986-1996). Homme de conviction, il avait pris ses distances, notamment après le 11-Septembre, avec l’antiaméricanisme de la gauche.

Derrière l’épistémologue, toujours savant, parfois austère, derrière le pédagogue, constamment actif, ceux qui l’ont connu découvraient vite un homme profondément modeste, sensible et généreux. Esprit lucide, travailleur sérieux, ami fidèle, il savait aussi, quand c’était nécessaire, ne pas mâcher ses mots. Une belle figure.

Roger-Pol Droit (Le Monde, 22/3/2006)

escrito por ai.valhamedeus

1 comentário(s). Ler/reagir:

martim de gouveia e sousa disse...

e as homenagens (reconhecimento, não é?)continuam a ser póstumas...